#PourCeuxQuiSontPressés  
#Newton (Isaac et pas Olivia) #EditionOriginale #schémas #Newton #TraitédOptique #lumière #Couleurs #clavecinOculaire #Pianocktail
Pour ceux qui n'ont pas non plus le temps, mais qui le prennent quand même 
     
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| Édition originale en français | 
On
 ne rappelle jamais assez combien la révocation de l’Edit de Nantes 
(1598) ordonnée par Louis XIV en 1685, fit de tort à la France. De 
brillants esprits quittèrent l’hexagone. Le prometteur Pierre Coste, 17 
ans et protestant rejoignit l’Angleterre. En épousant la langue du futur
 Shakespeare, en devenant imprimeur, en s’intéressant aux innovations 
scientifiques, celui-ci, sans rancune, se fit le propagateur des œuvres 
d’Isaac Newton en terres ingrates. 
On attendait la traduction en français du Traité d’Optique de Newton depuis 1704, année de sa parution anglaise. Samuel Clarke en avait donné une version latine en 1706, version dont les Mémoires de Trévoux rendirent compte en février 1709. Et puis plus rien. Jusqu’en 1720, date de la parution de l'édition originale en langue française du traité traduit par Coste chez Humbert à Amsterdam en 1720. C'est ce traité gonflé de planches dépliables que nous allons déplier pour vous.
 
On attendait la traduction en français du Traité d’Optique de Newton depuis 1704, année de sa parution anglaise. Samuel Clarke en avait donné une version latine en 1706, version dont les Mémoires de Trévoux rendirent compte en février 1709. Et puis plus rien. Jusqu’en 1720, date de la parution de l'édition originale en langue française du traité traduit par Coste chez Humbert à Amsterdam en 1720. C'est ce traité gonflé de planches dépliables que nous allons déplier pour vous.
Plantons le décor. Le jeune Isaac est à peine
 bachelier ès arts qu’une épidémie de peste atteint Cambridge. Il se 
carapate à une encablure des jupons de sa mère, dans une ferme du 
Woolsthorpe où il va rester deux ans entre parenthèses. Période Larzac 
des plus fructueuses. En 1666, une pomme tombe d’un pommier. Sur le sol 
et non sur la caboche du jeune homme comme Gotlib a si bien tenté de 
nous le faire croire avec un sens renouvelé du vieux comique de geste. 
Le 15 avril 1726, à Kensington, Newton a raconté ce moment de grâce à 
William Stukeley  son ami antiquaire, scientifique et furieux 
stonehedgien: « Le temps devenant chaud, nous allâmes dans le jardin 
et nous bûmes du thé sous l’ombre de quelques pommiers, seulement lui et
 moi. Au cours de la conversation, il me dit qu’il s’était trouvé dans 
la même situation lorsque, longtemps auparavant, la notion de 
gravitation lui était subitement venue à l’esprit, tandis qu’il se 
tenait assis dans une humeur contemplative. Pourquoi cette pomme 
tombe-t-elle toujours perpendiculairement au sol, pensa-t-il en 
lui-même. Pourquoi ne tombe-t-elle pas de côté ou bien vers le haut, 
mais constamment vers le centre de la Terre ? Et si la matière attire 
ainsi la matière, cela doit être en proportion de sa quantité ; par 
conséquent, la pomme attire la Terre de la même façon que la Terre 
attire la pomme » (1).  Elémentaire mon cher Newton! Il suffisait de l’énoncer.
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| Rencontre d'un génie des mathématiques et d'un génie des zygomatiques | 
 L’histoire
 est peut-être trop belle pour être vraie. Qu’importe. La pomme s’est 
gâtée depuis. Mais le pommier a subsisté, d’abord bombé d’orgueil, 
aujourd’hui rabougri de vieillesse. Un de ses greffons, planté 
en-dessous de la fenêtre de la chambre que Newton occupait au Trinity 
college fleurit insolemment tous les printemps.  Quant à la théorie de 
la gravitation universelle, elle se porte bien, merci pour elle. Dans 
ces mêmes années contemplatives, Isaac s’est préoccupé de mécanique, de 
calcul, de couleurs et de lumière. Dès cette époque, furent mis en 
culture tous les travaux qui allaient propulser l’humanité dans une 
nouvelle ère des sciences.  
 
« On estime que Newton
 a [rédigé son traité d’optique] entre la fin de 1693 et la première 
moitié de 1694, mais il ne publia rien à cette époque, peut-être 
préoccupé des éventuelles critiques, en particulier celles de [son 
farouche opposant] Hooke » (2). D’autres n’ont pas hésité à mettre cette
 valse-hésitation sur le compte de l’autisme Asperger. Cette allégation a posteriori 
 dérange. Il est vrai que Newton n’était pas des plus à l’aise en 
société. Mais comme on nous le fit remarquer l’autre soir lors d’un 
diner vaporisé au Viré-Clessé,  Newton, élu malgré lui membre du parlement britannique en 1689, fit preuve d’au moins un vrai  moment d’altruisme.  « Désorienté
 dans cette nouvelle carrière, [le savant] resta comme étranger aux 
débats de la chambre des communes et ne prit dit-on la parole qu’une 
seule fois et ce fut pour inviter l’huissier à fermer une fenêtre d’où 
venait un courant d’air capable d’enrhumer l’orateur qui occupait la 
tribune » (3).
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| Je vois, donc je crois. | 
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| Expérimenter, il n'y a que cela de vrai | 
Mais la bave du crapaud traducteur n'atteint pas la blanche colombe scientifique. Sous l’impulsion d’Isaac Newton relayée par ses admirateurs européens, l’Expérience devient reine et les théories qui en découlent, vassales comblées. La présence d’yeux et de mains dans les planches du Traité d’optique insiste discrètement mais surement sur l’omnipotence de l’expérimentation.
Parallèlement
 à cette révolution du raisonnement, l’attachement que Newton manifeste 
envers la lumière déboulonne un présupposé antique de taille qui règna en maitre jusqu'après l'époque médiévale.
 Pour la première fois, la vedette n’est plus l’œil qui voit mais la 
lumière qui est vue. L’étude de la vision est supplantée par celle de la
 géométrie et de la physique de la lumière. (4)
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| Couleurs à parts entières | 
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| Du papier qui enflamme | 
Cette analogie entre couleurs et notes aiguillonnent les imaginations. Dès le compte rendu paru dans les Mémoires de Trévoux en 1709, les esprits s’échauffent. Un des rédacteurs relève sur-le-champ que « Mr Newton, […] ayant distingué sept différentes
 couleurs […] dit que l'espace qu'occupe chacun d'eux, est en raisons ou
 en proportions des sons qui font l'octave dans la musique ». Le Père 
jésuite Louis-Bertrand Castel (1688-1757) s’enflamme comme une étoupe. 
Le bonhomme est un pluri-enthousiaste. Il s’intéresse de front à 
la tactique, la pesanteur, le feu, la «cause et la nature du tonnerre et
 des éclairs », le «passage dans les Mers de l'Orient par les Mers du 
Nord »,  et désormais au clavecin oculaire qui va devenir son grand dada. En 1723, toujours  dans les Mémoires de Trévoux, il écrit un nouvel article sur le traité de Newton. En 1725, il annonce dans le Mercure
 la construction d’un« clavecin pour les yeux, avec l'art de peindre les
 sons et toutes sortes de musique » qui permettra de «rendre visible le 
son », de «peindre ce son et toute la musique dont il est capable; de 
les peindre réellement, ce qui s'appelle peindre, avec des couleurs et 
avec leurs propres couleurs; en un mot, de les rendre sensibles et 
présents aux yeux, comme ils le sont aux oreilles, de manière qu'un 
sourd puisse jouir et juger de la beauté d'une musique, aussi bien que 
celui qui l'entend ; et que, réciproquement, malgré le proverbe, un 
aveugle puisse juger par les oreilles de la beauté des couleurs ». 
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| Caricature de Saint Aubin du père Castel au clavecin oculaire | 
Le
 clavecin pour les yeux « dont le mouvement des touches [fera]  paraître
 les couleurs » emballe les grands de ce monde. Le duc de Huescar, le 
marquis de Maillebois donnent à Castel, l'un mille couronnes, l'autre 
deux mille livres pour entreprendre ses travaux (6). Un premier prototype est mis en chantier vers 1726. Le projet patine, puis reprend du poil de la bête en
 juillet 1754. En 1755, un clavecin oculaire est présenté à Londres dans
 la salle de concert de Soho Square. On en connait une description: « Le
 Clavecin oculaire a la forme d'un buffet. Sa hauteur est de cinq pieds 
huit pouces; sa largeur de trois pieds quatre pouces, et sa profondeur 
de deux pieds. Il est placé perpendiculairement sur la partie antérieure
 d'un Clavecin ordinaire qui lui sert de base. Le fond dans un espace de
 trois pieds quarrés, contient cinq cents et tant de lampes. La partie 
qui est en face des spectateurs, présente soixante morceaux de glace ou 
de verre colorés. Chacun de ces verres a un ton de couleur analogue 
répondant au son, qui entrera dans l'oreille à l'instant que la lumière 
colorée viendra frapper les yeux; car la même touche qui produit le son,
 fera étinceler la couleur lumineuse » (6).
 
Le hic, c’est que le clavecin de Soho Square est… muet.
Il faudra attendre Larry Flint,un pur produit d’Hollywood, pour rendre justice aux intuitions du père Castel. Dans What a way to go (Thompson, 1964), Flint (Paul Newman), peintre miteux de l’école de Paris, tombe amoureux de Louisa (Shirley McLaine). Cousin éloigné de l’Antoine Delafoy de l'anti-accord absolu des Tontons Flingueurs (Lautner, 1963), il est l’inventeur du clavecin oculaire moderne. Sa machine articulée convertit les sons en peinture. Branchée à un tourne-disque, elle produit de l’art qui rapporte gros. L’invention tourne mal, devient folle et se retourne contre Flint-Newman.
Le hic, c’est que le clavecin de Soho Square est… muet.
Il faudra attendre Larry Flint,un pur produit d’Hollywood, pour rendre justice aux intuitions du père Castel. Dans What a way to go (Thompson, 1964), Flint (Paul Newman), peintre miteux de l’école de Paris, tombe amoureux de Louisa (Shirley McLaine). Cousin éloigné de l’Antoine Delafoy de l'anti-accord absolu des Tontons Flingueurs (Lautner, 1963), il est l’inventeur du clavecin oculaire moderne. Sa machine articulée convertit les sons en peinture. Branchée à un tourne-disque, elle produit de l’art qui rapporte gros. L’invention tourne mal, devient folle et se retourne contre Flint-Newman.
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| le tourne-disque oculaire | 
Newton
 aurait peut-être mieux fait de chambouler la théorie du son plutôt que 
celle de la lumière. Au lieu du clavecin oculaire, ses suiveurs auraient
 mis au point les bases du clavecin cocktail que Colin aurait amélioré 
sans efforts en  pianocktail. De la pomme de Newton au Baiser de 
Guenièvre (10 
cl de cidre rosé - 2 cl de sirop de sucre simple - 2 cl de vodka - 1 cl 
de jus de citron vert -2 feuilles de basilic - 1 fraise coupée en 
morceaux), il n’y aurait eu qu’une touche de piano. Et nous aurions pu 
contempler à l’envi les planches du Traité d’Optique en portant un toast à la célébrité d’Isaac. © texte et illustrations villa browna / Valentine del Moral  
Le traité qui nous a permis d'écrire cette lorgnette est en vente à la librairie. Il s'agit de: 
Traité d’Optique sur les réflexions, réfractions, inflexions, et couleurs, de la lumière. Traduit de l'Anglois par M. Coste [...]
Amsterdam, Pierre Humbert, 1720.
2 volumes in-12 plein veau, dos à nerfs ornés de fers dorés adroitement restaurés. Usures aux coins.
XV, [1], 583, [17] pp. (pagination continue avec pages de titre correspondantes), 12 planches dépliantes gravées. Papier uniformément et légèrement bruni.
Edition
 originale française de ce traité célèbre qui fit date et dans lequel 
Newton n'apparaît plus seulement comme le chantre de la physique 
théorique mais également comme un défenseur de la physique 
expérimentale. On y trouve sa célèbre étude sur la composition des 
couleurs. 
 
Babson
 N° 139 : "Coste, the translator, spent many years in England, where he 
fled on the revocation of the Edict of Nantes, and where he became 
intimate with Locke. His translations were of durable service and helped
 to introduce english thought to the French of the XVIIIth century". Gray, A Bibliography of the Works of Sir Isaac Newton, 186. Wallis, 186.DEMANDER DES DÉTAILS et/ou COMMANDER
 \\ BIBLIOGRAPHIE 
(1) Stukeley, Mémoires sur la vie de Sir Isaac Newton, 1752.
(2) Marco Panza, Newton, 2003.
(3) Murray – Nicolini, Nouvelle biographie Nouvelle biographie générale: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours
(4) Hamou, Regards sur l'optique de Newton: 1704-2004
(5) Dorothée Devaux et Bernard Maitte, Newton, les couleurs et la musique.
(6) Anne-Marie Chouillet-Roche Le Clavecin oculaire du P. Castel, Dix-Huitième Siècle, 1976
https://blogs.futura-sciences.com/luminet/2014/10/15/pommier-newton/
(1) Stukeley, Mémoires sur la vie de Sir Isaac Newton, 1752.
(2) Marco Panza, Newton, 2003.
(3) Murray – Nicolini, Nouvelle biographie Nouvelle biographie générale: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours
(4) Hamou, Regards sur l'optique de Newton: 1704-2004
(5) Dorothée Devaux et Bernard Maitte, Newton, les couleurs et la musique.
(6) Anne-Marie Chouillet-Roche Le Clavecin oculaire du P. Castel, Dix-Huitième Siècle, 1976
https://blogs.futura-sciences.com/luminet/2014/10/15/pommier-newton/
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