Pas de date
pour cette série de vingt lithographies coloriées qui saisit, sur le vif, les Agréments de la vie de château.
Mais ! mais, les manches à gigot, la taille bien campée et la jupe qui se
gonfle jouent les saint-Jean-bouche-d’or en nous révélant que nous sommes au
sommet des années 1830.
Eugène Lami qui signe ces instantanés n’est pas encore le décorateur encensé des Orléans et des Rothschild. Il est l’aquarelliste de son temps, le spectateur bienveillant de ses contemporains qui semblent échappés des fantaisies d'Alfred de Musset.
Eugène Lami qui signe ces instantanés n’est pas encore le décorateur encensé des Orléans et des Rothschild. Il est l’aquarelliste de son temps, le spectateur bienveillant de ses contemporains qui semblent échappés des fantaisies d'Alfred de Musset.
Ce don pour l’aquarelle qui réclame une observation à laquelle rien n’échappe et un goût pour le geste furtif se manifeste tout entier dans ces vingt scénettes qui veulent retracer la vie de château non pas dans toute sa splendeur, mais dans la plénitude de son intimité.
On y repère la
main qui ébouriffe la tignasse d’un bambin, des pieds et des jambes qui se
croisent, le vent qui soulève les cotonnades, un genre de sorcière de
Goya, une trompe que l’on passe par-dessus tête, un visage qui s’altère à
l’évocation des revenants, la main que l’on met devant la bouche qui pouffe de
rire, les chiens qui baguenaudent, le bouton d’un interlocuteur qu’on triture,
la jaquette qu’on soulève pour offrir son séant à la chaleur du feu, une messe
basse, le pied que l’on passe dans l’étrier (CF. le kaleidoscope en fin de
Lorgnette).
Ces agréments au milieu desquels on retrouve en bonne place la chasse et la causerie, les bouquets et les bouquins nous étonnent par leur côté bon enfant. Il y est fatalement question de billard et peinture en plein air, mais aussi… de courses en sac pour grandes personnes, d’histoires qui font peur et que l’on raconte à la nuit tombée, de farces jouées en pleine nuit à grand renforts de brocs d’eau et de draps fantomatiques.
Même les désagréments deviennent pittoresques sous le pinceau de l’aimable Lami. La voiture qui verse, les chutes et la brise, la visite d’empêcheurs de buller en rond, les leçons de piano et de lecture ont un je-ne-sais-quoi de délicieusement campagnard.
En parfait état, présentées en feuilles, ces vingt Agréments pourront être reliés ou encadrés, accrochés à la campagne ou en ville où ils seront autant de fenêtres ouvertes sur le bon air… © villa browna
L'ALBUM QUI NOUS A PERMIS D’ÉCRIRE CETTE LORGNETTE
Eugène Lami – Les Agréments de la vie de château
Paris, H. Gache, s.d. (circa 1835)
20 dessins aquarellés de Lami (1800-1890) lithographiées par Villain sur papier fort. En feuilles.
Bel état de cette suite de scénettes qui veulent retracer la vie de château non pas dans toute sa splendeur, mais dans la plénitude de son intimité.
Nous écrire: villabrowna[at]free.fr
Paris, H. Gache, s.d. (circa 1835)
20 dessins aquarellés de Lami (1800-1890) lithographiées par Villain sur papier fort. En feuilles.
Bel état de cette suite de scénettes qui veulent retracer la vie de château non pas dans toute sa splendeur, mais dans la plénitude de son intimité.
Nous écrire: villabrowna[at]free.fr