vendredi 19 mars 2010

Emile Zola n’était pas contre une petite ligne…de cocaïne.

Autre temps, autres mœurs. 
Au XIXème siècle, on n’hésitait pas faire bucher les écrivains et à faire trimer les illustrateurs pour lancer un nouveau produit.
Voilà qu'en 1870 Angelo Mariani, préparateur en pharmacie de son état, finit de mettre au point un breuvage vineux à base de Bordeaux rouge et d'extraits de feuilles de…coca : le vin Mariani. Chaque verre de sa potion magique, parfaitement légale, contenait sous ses airs inoffensifs l’équivalent d’une ligne de cocaïne pure !
Personne ne prit le temps de s’alarmer : Charles Baudelaire avait bien fait paraître en 1860 ses scandaleux Paradis artificiels, mais il n’y devisait que du haschich et de l'opium. Et puis, on était encore bien loin de l’ouverture du laboratoire expérimental de Woodstock.
Or donc, benoitement, Mariani allait faire appel aux stars littéraires de son époque pour faire sa publicité. Ayant sans doute reçu et testé un carton de douze bouteilles, Emile Zola pour sa part écrivit en 1895 à l’apprenti sorcier: « J'ai à vous adresser mille remerciements, cher Monsieur Mariani, pour ce vin de jeunesse qui fait de la vie, conserve la force à ceux qui la dépensent et la rend à ceux qui ne l'ont plus ». 
Le préparateur en pharmacie poussera son idée marketing jusqu’à créer chez Floury, une collection Angelo Mariani, constituée de contes publiés à la fois en édition de luxe ( grand format in-4) réservées plus spécialement aux bibliophiles et en édition populaire (petit format in-32) avec la même illustration destinée aux crédules de l’époque, ancêtres de nos accrocs de « parapharmacie ».
Parmi ces amusants petits contes, on peut citer l’Explication de Jules Clarétie illustrée avec fougue par Robida, qui s’interroge sur les causes de la forme olympique et perpétuelle d’Héraclès, l’homme aux douze travaux, aux amours musclées et aux voyages nombreux. Les causes se résument en une seule: c’est, comme de bien entendu, grâce à la coca et sur les conseils du centaure Chiron, qu’il put selon l’auteur  « à [son] gré, exterminer les Amazones par la Mort ou par l’Amour ».
Lire le texte intégral  http://www.bmlisieux.com/archives/explicat.htm

Actuellement en rayon à la librairie //
Jules Clarétie Explication. Illustrations de Robida.
Paris, Floury, Petite bibliothèque Mariani, contes à la coca. 1896.
In-32, demi-percaline orange, couvertures orange conservées. 41, [1] pp.
Illustrations en noir à toutes pages par un Robida très inspiré par le texte succulent de Clarétie. 
En savoir plus ou commander librairie@villabrowna.com